top of page

Minetti

                                                                           de Thomas Bernhard

​

Mise en scène Matthieu Cruciani

​

Artistes

Josse de Pauw, Minetti
Jeanne Bleuse, pianiste
1 comédienne - chanteuse lyrique (la femme au sofa)

​

Production Comédie de Colmar - CDN Grand Est Alsace coproduction Théâtre de Liège - Théâtre d’Europe, La Filature - Scène nationale, Le Manège Maubeuge - Scène nationale transfrontalière, Théâtre de Cornouaille - Scène nationale de Quimper

 

 

Une nuit de la Saint-Sylvestre à Ostende, en 1975, dans le hall d’un grand hôtel. Dehors, une tempête de neige fait rage. Dedans, un extra et un portier désoeuvrés regardent une dame entre deux âges, dans une robe rouge, alanguie sur un sofa, enchaîner drôlement les coupes de champagne. Des noceurs et des noceuses jaillissent en bande de l’ascenseur, masqués, pour sortir célébrer la nouvelle année. Un homme entre. Il dit s’appeler Minetti et avoir rendez-vous avec un directeur de théâtre. Il dit être un acteur célèbre qui n’a plus joué depuis trente ans, car il s’est refusé à la littérature classique. Il dit avoir dirigé un théâtre dont on l’a chassé. S’être réfugié chez sa soeur, dans une chambre de bonne. Y avoir été oublié. Effacé. Et avoir attendu qu’on lui propose de jouer une dernière fois. Le roi Lear. Répétant devant son miroir chaque premier vendredi du mois tout le rôle, une fois en anglais, une fois en allemand. Se tenant prêt. Pendant trente ans. C’est d’ailleurs pour cela que le directeur lui a donné rendez-vous ce soir : pour le jubilé de son théâtre, l’acteur devra revêtir une dernière fois le masque que James Ensor, le célèbre peintre anarchiste, avait confectionné pour lui, afin de jouer, une ultime fois, Lear devant nous. Alors l’acteur attend le directeur. Évoquant son existence passée, parlant sans fin aux témoins de son attente, toujours guettant l’arrivée de plus en plus improbable du directeur de théâtre… La femme au sofa attend que le temps passe sur elle sans trop de douleur. Une pianiste joue d’étranges sonates, comme de mémoire, un sourire aux lèvres. Une jeune femme attend son fiancé au bar en écoutant la musique de la pianiste. Le portier et l’extra regardent la neige tomber sur la nuit en paquet à travers les baies de l’hôtel. Et tout le monde attend minuit, dans un mélange paradoxal d’appréhension et de joie.

 

Car neige ou pas, directeur ou pas, bout de l’année ou du monde, Minetti jouera ce soir, pour nous, une pièce qui portera son nom. Minetti.

​

​

​

https://comedie-colmar.com/archives/9/141.minetti

​

  • Facebook

©2025 par Cielavagabonde  / julien dubik

bottom of page